Riche de près de 20 000 objets, le musée intercommunal d’Etampes, labellisé Musée de France, aujourd’hui fermé pour chantier des collections, a pour mission de valoriser, de conserver, d’étudier et de restaurer l’ensemble de ces collections. Grâce à la politique culturelle et patrimoniale menée par l’agglomération nombre d’entre-elles sont ainsi restaurées au fil des années par des professionnels mais également des étudiants en formation puisque l’agglo a à cœur d’encourager les futurs prodiges de la conservation-restauration du patrimoine. A cet égard, l’équipe du musée et pays de l’Etampois confie depuis plus de 10 ans, certaines de ses collections à des étudiants en master de l’Ecole de Condé, établissement parisien d’enseignement supérieur de référence dans le domaine de la restauration du Patrimoine, leurs permettant de valider leur mémoire de fin d’études.
Dernièrement, c’est Julia Burgun, étudiante spécialisée en peinture de chevalet, qui s’est vu attribuée une œuvre. C’est ainsi qu’après plusieurs entretiens avec l’équipe du musée, pour déterminer le sujet d’étude le plus adapté, le Portrait de jeune femme peint par Catherine Julie Bonvoisin entre 1830 et 1839 a été choisi. Cette peinture à l’huile sur toile présentait en effet plusieurs altérations notamment des problèmes de tensions de la toile, quelques déchirures, une oxydation importante de son vernis et certaines lacunes de peinture. L’étudiante a alors entamé la rédaction d’une étude complète de restauration validée par les professeurs de l’école avant de débuter la restauration du tableau. Outre la restauration fondamentale s’ajoute l’analyse historique et iconographique de ce portrait de jeune femme représentée dans tout la réalité sociale de son époque. Il lui a fallu 153 heures de travail tout en respectant un protocole bien précis, pour que l’œuvre retrouve tout son éclat avec de belles surprises à la clef ! Bien qu’il reste encore des mystères à élucider (comme la raison de son entrée dans les collections du Musée intercommunal d’Etampes), la restauration a en effet permis de retrouver la signature de l’artiste, une partie de la date de création ainsi que le bas de la robe jusque-là cachés !
A noter qu’à l’issue du travail titanesque qu’elle a réalisée, Julia Burgun a été reçue majeure de promotion pour la restauration de cette peinture. Elle est aujourd’hui officiellement conservatrice-restauratrice du patrimoine, elle devrait prochainement ouvrir son propre atelier de restauration à Paris.
Aussi, si vous souhaitez voir cette œuvre tout fraîchement revenue des ateliers de l’Ecole de Condé, l’œuvre sera exposée à la salle des fêtes de Saclas du samedi 12 novembre au dimanche 20 novembre dans le cadre du « Musée sort de sa réserve » organisée par l’agglo !
